Adénomyose : zoom sur cette affection méconnue des femmes

Adénomyose : zoom sur cette affection méconnue des femmes

L’adénomyose est une pathologie chronique et relativement méconnue qui impacte l’utérus. Elle a récemment fait parler d’elle lorsque Naga Munchetty, présentatrice à la BBC, a confié en souffrir. Cela peut aller jusqu’à provoquer des douleurs l’empêchant de se mouvoir, nécessitant parfois l’intervention d’urgence. Pourtant, malgré sa prévalence importante, l’adénomyose reste peu connue du grand public et même des professionnels de la santé.

Qu’est-ce que l’adénomyose ?

Affectant jusqu’à 20% des femmes, l’adénomyose est caractérisée par la présence de cellules semblables à celle de l’endomètre, mais situées dans une couche musculaire de l’utérus, le myomètre. Ce déplacement de cellules cause des symptômes variés, incluant des saignements menstruels irréguliers et abondants, ainsi que des douleurs pelviennes. Il est à noter que des femmes atteintes d’adénomyose peuvent n’éprouver aucun symptôme, alors que d’autres vivront une douleur insupportable.

Cette affection ne doit pas être confondue avec l’endométriose, bien qu’elles soient souvent diagnostiquées ensemble. Dans le cas de l’endométriose, les cellules semblables à l’endomètre se trouvent à l’extérieur de l’utérus. Les avancées dans la recherche et la sensibilisation ont permis une meilleure reconnaissance de l’endométriose, tandis que l’adénomyose reste dans l’ombre.

Les études récentes ont permis d’améliorer les techniques de diagnostic de l’adénomyose. Autrefois, la confirmation diagnostique était possible uniquement après une hystérectomie, par examen du myomètre sous microscope. Aujourd’hui, des technologies d’imagerie telles que l’IRM ou l’échographie pelvienne détaillée facilitent le diagnostic sans nécessiter d’intervention chirurgicale.

Les symptômes et le diagnostic de l’adénomyose

L’adénomyome peut se manifester par des lésions focalisées ou diffuses dans l’utérus, et sa présence peut influer sur la fertilité. Les femmes enceintes avec cette condition ont un risque accru de fausse couche, d’accouchement prématuré, de pré-éclampsie et d’hémorragies post-accouchement. Néanmoins, la corrélation entre le type ou la profondeur des lésions et la sévérité des symptômes n’est pas toujours linéaire.

Les causes de l’adénomyose sont encore floues. Il semble que le passage répété naturel des cycles menstruels, les accouchements, ou certaines interventions médicales puissent endommager la jonction entre l’endomètre et le myomètre. Chez certaines femmes, ces dommages ne guérissent pas correctement, permettant aux cellules semblables à l’endomètre de proliférer de manière anormale dans le myomètre.

Le diagnostic de l’adénomyose reste complexe. Bien que les techniques d’imagerie se soient améliorées, les médecins s’efforcent de mettre en place une méthode standardisée de diagnostic non chirurgical. Actuellement, la prévalence exacte de la maladie est incertaine.

Traitement et prise en charge de l’adénomyose

Pour la prise en charge de l’adénomyose, le traitement varie en fonction des symptômes et du désir de fertilité de la patiente. Les médicaments hormonaux tels que les contraceptifs oraux, les pilules à base de progestérone ou le dispositif intra-utérin libérant de la progestérone (par exemple, Mirena) sont couramment utilisés. Pour les cas où les traitements hormonaux ne sont pas suffisants, une intervention chirurgicale peut être envisagée, comme l’ablation des lésions ou une hystérectomie.

L’approche non hormonale peut inclure l’utilisation d’acide tranexamique afin de réduire les saignements menstruels, et les anti-inflammatoires non stéroïdiens pour le traitement de la douleur. Chaque femme répond différemment aux traitements, ce qui renforce l’idée d’une maladie complexe et plurifactorielle.

L’objectif futur pour les spécialistes de l’adénomyose est de parvenir à un diagnostic précis et non invasif et, à terme, trouver un remède. Par ailleurs, une meilleure sensibilisation et une plus grande attention clinique et scientifique sont essentielles pour avancer dans la compréhension, le diagnostic et les options de traitement de cette affection.

Cette pathologie peut aussi impacter la vie sexuelle des femmes, suscitant un rapprochement avec d’autres études sur la dynamique cérébrale sans activité sexuelle.