L’épuisement professionnel ou burn-out est communément reconnu à la suite d’un stress chronique et d’un surmenage. Il survient le plus souvent dans les groupes professionnels liés à l’aide au sens large (infirmières, enseignants, médecins, psychologues) et devient un problème croissant. Des personnes de plus en plus jeunes, même avant l’âge de 30 ans, se sentent débordées et insatisfaites de leur travail.
Comment se caractérise le burn out ?
Le syndrome d’épuisement professionnel est un état permanent d’épuisement total, tant physique qu’émotionnel. On estime qu’environ 10% de toutes les personnes en emploi souffrent d’épuisement professionnel. Deux groupes sont particulièrement à risque : d’une part, les personnes exerçant des professions sociales et pédagogiques, d’autre part, les personnes occupant des postes élevés. Fondamentalement, cela s’applique à toute personne qui est fortement accablée par des situations professionnelles et/ou privées et ne voit aucune possibilité de relaxation totale.
Le stress seul n’est pas responsable de l’apparition des symptômes du Burnout. En outre, il existe des facteurs de risque résultant du type d’entreprise, de l’environnement professionnel et privé et des dispositions personnelles. Des facteurs externes peuvent jouent un rôle décisif. Ce sont :
- Le temps et la tension ;
- Une forte responsabilité et un mauvais salaire ;
- La peur de perdre un emploi ;
- Le surmenage ;
- Le manque de créativité individuelle ;
- Le mobbing ;
Les personnes très engagées et ambitieuses, les personnes ayant une tendance à la perfection et les personnes qui se fixent des attentes très élevées et qui sont constamment sous la tension du succès sont particulièrement à risque de burn-out. Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas une condition unique dans tous les cas, mais un processus de glissement progressif qui prend plus de temps et progresse progressivement vers une panne complète.
Quels sont les symptômes du burn out ?
Le psychanalyste Herbert J. Freudenberg a divisé le Burnout en 12 phases :
1. La compulsion de prouver qu’on sait tout faire, et avec une ambition démesurée : le patient ne reconnaît pas les limites de ses propres capacités et ne peut donc pas tolérer l’échec.
2. L’engagement accru pour répondre à vos propres attentes fausses et trop élevées : le patient fait tout lui-même pour se montrer irremplaçable.
3. La négligence de tous ses propres besoins : le patient néglige des besoins fondamentaux comme le sommeil, la nourriture, la boisson, les rencontres avec les collègues. Le loisir perd de son importance et de son sens. Seul le professionnel est indispensable.
4. La répression du conflit par le déni et le manque de fierté pour la résolution : c’est la phase où les maux physiques apparaissent.
5. La conversion des valeurs : ce qui était si important auparavant est maintenant complètement hors de propos. La seule mesure d’importance est l’estime de soi et le travail.
6. Nier l’émergence des problèmes par le cynisme et l’agressivité : le patient devient intolérant et considère les autres comme paresseux, stupides et indisciplinés.
7. Le retrait des contacts sociaux : le patient vit seul, est introverti et se sent impuissant et confus. Il cherche avidement une consolation dans la drogue ou l’alcool.
8. Changements de comportement visibles : ce sont des changements qui sont également visibles pour les autres.
9. Dépersonnalisation : le patient ne tient pas compte de ses propres besoins. Il ne fonctionne que mécaniquement.
10. Le vide intérieur : vide que l’on essaie de surmonter à l’aide d’un travail excessif, ou de réactions telles que l’augmentation de la sexualité, la suralimentation, l’abus de drogues et d’alcool
11. La dépression : une situation dans laquelle on voit la personne indifférente, épuisée et sans perspectives d’avenir.
12. Épuisement total avec dépression mentale et physique : c’est la phase terminale
Ces troubles mentaux s’accompagnent souvent d’affections physiques telles que des problèmes digestifs, des troubles du sommeil, une hypertension artérielle, des acouphènes, des étourdissements, une perte de libido, une impuissance et des douleurs aux extrémités. Il convient de savoir que le syndrome d’épuisement professionnel passe presque inaperçu. Il faut être vigilant pour remarquer les premiers symptômes à temps et prévenir le développement de symptômes forts et violents.
Comment remédier au burn out ?
Le moyen le plus efficace de traiter le syndrome d’épuisement professionnel est une action préventive opportune et cohérente. Il s’agit entre autres de :
- Dormir suffisamment ;
- Une gestion optimale de l’énergie et des micronutriments ;
- Une activité physique régulière et raisonnable ;
- La modération dans la consommation d’alcool et de café ;
- Une alimentation équilibrée ;
- Eviter les cigarettes ;
- L’utilisation de techniques de relaxation et de gestion du stress ;
- Prendre soin des contacts sociaux et de ses propres intérêts (hobbies) ;
- Apprendre à dire non.
Les personnes atteintes du syndrome d’épuisement professionnel avancé ont besoin d’une aide professionnelle. La première condition importante dans le traitement du syndrome est de retrouver l’équilibre physique et de se retirer temporairement des fonctions (arrêt de travail). Un traitement antidépresseur est souvent prescrit pour traiter le syndrome. Cependant, il est risqué car le burnout est généralement la conséquence d’un état d’épuisement profond, ce qui le différencie des maladies dépressives causées par d’autres facteurs.
Un facteur important, sinon le plus important, est la prise de conscience de l’occurrence du phénomène et de ses effets. Peut-être, en tant que salarié ou manager, vaut-il mieux penser au développement personnel et à la formation pour prévenir le burnout plutôt que de supporter les coûts élevés des effets de ce phénomène.